#001 PRO 🕵 | ISA, avis clients, et formation
Makers, fondateurs et investisseurs | VOST reprend et décrypte les meilleurs articles et analyses de fond du milieu startup aux US, en français. Avec quelques extras en plus…
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🕵 Les meilleures analyses de marchés
💡 Des idées peu (ou pas) exploitées
🏆 Le top de la semaine de Product Hunt
🥉 Les méritants de la semaine de Product Hunt
💭 L’idée exclusive de la semaine
Exceptionnellement, les éditions PRO de VOST du mois de septembre sont gratuites et disponibles à toutes et tous. À partir d’octobre, une version light verra le jour et la version PRO deviendra payante.
D’ici là, les abonnements annuels à VOST PRO sont à -50% ! Profitez-en !
Vous pouvez aussi sélectionner l’option gratuite pour recevoir les éditions PRO de septembre et ensuite passer automatiquement à la version light à partir d’octobre
🕵 L’analyse de tendance
Les ISA - Income Sharing Agreements
Le problème
On paye ses études supérieures, peu importe que ces études nous permettent de trouver un travail ou non.
La solution
Les Income Sharing Agreements, littéralement “Accords de Partage de Revenus”, sont des contrats passés entre des étudiants et leur école. L’étudiant peut faire ses études ou sa formation “gratuitement” (ou plutôt sans frais de scolarité immédiat) et l’école sera rétribuée via un pourcentage du futur salaire de l’étudiant diplômé. Cela permet aux étudiants d’aller au bout de leurs études, et aux écoles de rassurer les étudiants sur la qualité de la formation (“on ne gagnera de l’argent que si tu en gagnes”).
Il existe 2 types de ISA : les “alignés” et les “désalignés”. Les ISA alignés comptent un certain nombre de conditions qui protègent l’étudiant : salaire minimum avant prélèvement, prélèvement total maximum, report d’échéances"). Les ISA désalignés sont plutôt des prêts déguisés, avec une partie maximale du risque qui va sur les étudiants : pas de salaire minimum avant prélèvement, aucun report d’échéance, etc.
C’est la raison pour laquelle les ISA sont à ce jour interdits en France (septembre 2020). Ils sont assimilés à des prêts étudiants déguisés.
Les acteurs
Écoles
Globalement, de très nombreuses écoles qui proposent des ISA sont des organismes de formation accélérées (bootcamp) aux métiers du web (développement web, data science, etc.). En France, si les ISA étaient légaux, ils pourraient par exemple être utilisés par Le Wagon ou Ironhack.
Lambda School (si vous ne connaissez pas, jetez-y un oeil)
Acteurs indépendants des écoles
ISA directement entre une entreprise et l’étudiant sans passer par l’école
Plateformes d’ISA pour particulier
Pour investir dans le succès d’étudiants
Prospective
Des entreprises pourraient créer des écoles ou se rapprocher de certains instituts pour couper les intermédiaires et faire des ISA directement avec leurs futurs employés.
Les diplômés d’écoles proposant des ISA seront très bien formés pour réussir leurs entretiens d’embauche et négocier un salaire plus élevé, car l’école y trouve un intérêt.
Les ISA ne pourront pas se propager à tous les domaines d’études. Pour avoir un risque réduit, seules les écoles qui enseignent des métiers en tension proposeront des ISA. Les écoles sans ISA pourraient perdre la confiance de leurs étudiants potentiels.
La France autorisera les ISA, mais à condition qu’ils protègent mieux l’étudiant que les prêts.
Avec le développement des formations en ligne, les ISA pourraient devenir scalable : des formations en ligne dont seuls quelques diplômés gagneront très bien leur vie pourraient émerger, et ce tant que chaque étudiant supplémentaire n’augmente pas (ou peu) les coûts de l’entreprise formatrice. Par exemple : les formations OpenClassrooms.
Opportunités
Devenez investisseur sur une plateforme de ISA (voir plus haut), ou bien (si vous en avez les moyens) développez votre propre programme (mais pas en France 😉)
Créez un simulateur de “prêt vs. ISA”, pour permettre aux étudiants de choisir la meilleure option
Développez un système de notation des écoles pour les services d’ISA (taux d’employabilité à la sortie, salaire moyen après 3 ans, etc.)
Créez une formation au poker en ligne 👉 récupérez un % des gains de vos étudiants
Les ISA en France
Comme expliqué, les ISA ne sont pas encore autorisés en France. Ils pourraient pourtant être une solution pour pallier au manque de main d’oeuvre dans certains secteurs, notamment dans la tech. La plupart des développeur.se.s sortent d’écoles privées qui coûtent plusieurs milliers d’euros pendant chaque année d’un long cursus, un “train de vie” que peu peuvent se permettre, même avec l’aide de leurs parents.
Peu d’articles en français parlent des ISA, mais vous pouvez en savoir un petit peu plus ici et là.
☝️ Cette analyse est inspirée du travail de Trends.VC, une newsletter freemium anglophone. Une version payante existe, permettant d’obtenir encore plus d’exemples et d’idées. La version de VOST reprend plusieurs éléments de l’article d’origine, avec un travail de synthétisation, de reformulation et de réorganisation du contenu, en y ajoutant une perspective propre à VOST et au marché français.
💡 Une idée peu (ou pas) exploitée
Les Review Management Tools
Littéralement, les “outils de gestion d’avis”. Ils permettent à des entreprises pour lesquels les avis de leurs clients sont très importants de 1) générer des avis sur internet en sollicitant leurs clients, 2) d’analyser le contenu des avis pour améliorer leur offre, et 3) de répondre aux clients insatisfaits. A priori, toutes les compagnies pensent que les avis clients sont importants, mais certaines dépendent beaucoup de leur réputation en ligne : les hôtels, les restaurants…
La compagnie leader du marché s’appelle sobrement ReviewTrackers.
Profil de ReviewTrackers
Chiffre d’affaires estimé : 10M$ à 50M$
Nombre d’employés : 51 à100
Fonds levés : 17.7M$
Métriques
Trafic mensuel : 129 194 visites
Croissance mensuelle du trafic : 14.91%
Prix
Intialement : 49$/mois
Maintenant : demandez une démo
Une opportunité pour :
Un maker avec quelques connaissances de code
Le marché
Comme expliqué, ce genre d’outil est indispensable pour de nombreux secteurs de l’industrie des services. Donc ces outils sont aussi importants pour les agences qui gèrent le marketing et la communication de ces entreprises.
Il existe donc 2 cibles principales :
Les clients direct (annonceurs)
Les agences des annonceurs
Solutions qui ciblent les agences
Vendasta: A partir de 345$/mois, + 200$ de formation intiale
Vendasta est un des gros acteurs de l’industrie. C’est l’outil le plus complet et le plus cher de sa catégorie.
LegitLocal: 79$/mois pour 5 entreprises
Legitlocal cible à la fois les agences et les annonceurs, avec un focus sur leur système de sollicitation d’avis client sur mobile.
Shout About Us: 25$/mois/entreprise
Une solution abordable et bien conçue, plutôt pour les agences de moyenne taille.
Solutions qui ciblent les annonceurs
Vendasta: 49$/mois
Vendasta propose une offre pour les PME a 49$/mois qui comprend 250 emails de sollicitation par mois (c’est cher, et on arrive vite à 345$/mois).
LegitLocal: Gratuit pour 10 sollicitations / mois puis 49$/mois pour en avoir davantage
Même positionnement que Vendasta plus haut.
NiceJob: 45$/mois
Une super plateforme pour les TPE et PME qui permet de solliciter des avis clients et d’analyser 10 sites d’avis client dans la version Lite à 45$/mois.
En résumé, le marché des TPE/PME est bien ancré dans la fourchette de 45-50$/mois.
Une opportunité downmarket
Les gros acteurs du marché ont atteint leur taille en s’adressant à toutes les cibles, ce qui suppose forcément que certaines cibles ne sont pas satisfaites à 100%. Vous pouvez proposer quelque chose de mieux dans une niche spécifique.
En vous concentrant sur cette niche, vous pourrez plus facilement (et efficacement) démarcher vos clients en ligne et incorporer à votre outil des sites d’avis clients qui ne sont importants que pour cette niche.
Le choix de la niche dépend de vous : votre réseau, vos appétences, vos connaissances. Voici quelques idées :
Les salles de sport
Les salons de beauté
Les vins et vignerons
Les guides de haute montagne
Les musées
Un conseil : restez à l’écart des catégories trop évidentes. Cela ne sert à rien de vous lancer sur le segment des restaurants ou des hôtels qui sont déjà saturés par des offres multiples. De plus, il y a des milliers et des milliers d’hôtels et restaurants rien qu’en France, ce qui suppose que vous ne pourrez pas répondre à tous leurs besoins de manière adéquate. Entre la franchise de fast food, le traiteur local indépendant, et l’hôtel-restaurant gastronomique, les besoins ne sont pas les mêmes.
Pour l’exemple, prenons le cas de la réputation en ligne des kinésithérapeutes. De l’ordre du médical, du paramédical et du bien-être, les kinésithérapeutes sont souvent vérifiés en ligne par leurs patients avant d’être choisis.
Note : dans l’article original, l’exemple concernait les chiropracteurs, une profession moins courante en France que celle de kinésithérapeute.
Unique Selling Proposition (USP)
Votre point différenciant dans ce cas est la connexion de votre outil à des sites d’avis clients dédiés au secteur des kinésithérapeutes. ainsi qu’aux sites grands publics (Google, Facebook, etc.).
Minimum Viable Product (MVP)
Un MVP ici pourrait simplement être un dashboard qui fait remonter les avis clients des différents sites généralistes et spécialisés (https://www.choisirunmedecin.com/, https://medieval4i.com/fr/).
Les fonctionnalités plus poussées pourront arriver dans un second temps : solliciter ses patients pour obtenir des avis ; répondre directement aux avis depuis l’outil ; etc.
Prochaines étapes
Pour aller plus loin, il vous faudra réfléchir à plusieurs questions :
Comment puis-je contacter les kiné ? Quels sont les canaux ?
Des solutions techniques sont-elles utilisées par la kiné aujourd’hui ? Combien coûtent-elles ?
Est-ce que je peux connecter ma solution à leurs solutions actuelles ? Ou bien remplacer ces solutions à moyen terme ?
Si je ne trouve pas de site d’avis clients dans la niche que j’ai choisi, est-ce que je peux moi même le créer ?
☝️ Cette analyse est inspirée du travail de SoftwareIdeas.IO, une newsletter payante anglophone de grande qualité. La version de VOST reprend plusieurs éléments de l’article d’origine, avec un travail de synthétisation, de reformulation et de réorganisation du contenu, en y ajoutant une perspective propre à VOST et au marché français.
🏆 Le top de la semaine de Product Hunt
Le top 3 des produits publiés sur Product Hunt cette semaine, en nombre de votes.
👉 SOFTR.IO
Plateforme pour créer son site web sans code. Extrêmement intuitif par rapport à d’autres acteurs de ce marché, et à un prix tout à fait abordable.
Note : Ils prévoient de développer une fonctionnalité dédiée aux web apps qui risque bien d’être meilleur que ce qui existe sur le marché aujourd’hui.
Prix : Entre 0$ et 25$/mois
👉 STORY CREATOR
Une solution qui permet d’éditer des vidéos dans des formats natifs pour les réseaux sociaux (story, post, etc.).
Prix : Entre 0€ et 83$/mois
👉 MINERVA 😮
Une nouvelle manière de guider les utilisateurs (ou des collègues) pour faire une action sur son ordinateur (idéal pour un onboarding). Selon moi, le produit le plus intéressant de la sélection 🚀
Pas encore de prix car en bêta.
🥉 Les méritants de la semaine de Product Hunt
3 produits publiés sur Product Hunt, et qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient.
👉 La collection d’OKR de SoapBoxHQ
Des dizaines d’exemples d’OKR pour la plupart des postes en startup, du customer service à la tech, en passant par les équipes produit et les opérations.
Prix : Gratuit
👉 La solution d’abonnement de Involve.me
Une plateforme permettant de rapidement lancer un business par abonnement, tant pour des produits physiques que digitaux.
Prix : A partir de 19$/mois pour commencer à vendre
👉 Bet On Weather
Un jeu permettant de parier sur le temps qu’il va faire demain dans une ville. Un produit développé pendant le confinement pour pallier au manque de sport à la TV, et une idée super originale.
Prix : Gratuit
💭 L’idée exclusive de la semaine
Une idée business exclusive pour les abonnés de VOST, toujours structurée ainsi : problème, solution, MVP, business model.
😤 Problème
Souvent, le contenu d’un article sur internet n’est qu’une reformulation de son titre en version allongée. Par exemple :
Titre : Donald Trump a dit quelque chose
Article : Hier soir, Donald Trump a dit quelque chose depuis le bureau ovale. Ce quelque chose est sujet à la controverse et a suscité de nombreuses réactions dans le camp démocrate.
Je viens de perdre mon temps : en lisant le titre j’avais déjà 90% des informations contenues dans l’article. En revanche j’ai généré du revenu pour le site qui a pu facturer des vues de publicité supplémentaires sans m’apporter plus de valeur en tant que lecteur.
💡 Solution
Afficher un indicateur, à côté du titre de l’article sur la page d’accueil, permettant au visiteur de savoir si l’article est de qualité en se basant sur plusieurs facteurs (longueur, diversité des mots, etc.).
🏗️ MVP
Une extension Chrome qui peut identifier les articles via les balises HTML, les analyser et ajouter un indicateur à côté de l’article. Permettre aussi à l’internaute de dire à l’outil que l’article qu’il a lu était de qualité.
💰 Business Model
Gratuit pour le particulier.
Structurer et vendre la donnée récoltée sur les articles de qualité pour alimenter des logiciels d’écriture automatisée.
Créer un label “qualité” pour les sites d’information grand public, et commercialiser l’utilisation du logo.
🥳 Bonus : vous reprendrez bien un peu d’idée ?
Le sujet de l’analyse de la semaine (les ISA) étant intimement lié à la formation professionnelle, voici une idée bonus dans le milieu de l’éducation, spécifique au marché français.
😤 Problème
Il est très difficile de s’y retrouver parmi les centaines de formations accélérées aux métiers du web, au growth, à la “prospection 2.0”, etc. L’offre est pléthorique, les programmes sensiblement les mêmes. Seuls quelques paramètres varient : en ligne ou en présentiel, à temps partiel ou temps plein, en anglais ou en français, etc.
Or, l’investissement à la fois personnel et financier que l’on fait dans une formation de ce type est très important. Des personnes quittent leur emploi pour se former et espèrent que leur vie sera meilleure après, donc leur décision n’est pas prise à la légère.
💡 Solution
Choisir sa formation c’est un peu comme choisir un nouveau travail, quand on a la chance de pouvoir choisir. On va y passer ses journées pendant une durée non-négligeable, et décliner d’autres opportunités pendant toute cette période.
Sur le plan de l’emploi, Welcome To The Jungle a changé la donne pour les startups qui recrutent et leurs (futurs) employés. En ajoutant du contenu qualitatif et visuel pour illustrer l’ambiance, les valeurs et le cadre de travail de la startup, tout le monde y gagne : les candidats potentiels savent si l’entreprise va leur convenir, et la startup fait passer moins d’entretiens à des candidats qui ne sont pas un bon fit.
Quelque chose de similaire pourrait être réalisé pour les formations : centraliser les formations, créer du contenu de qualité pour elles (photos du lieu, interview de professeurs et d’anciens élèves, etc.), le tout pour donner les bonnes informations aux futurs étudiants et leur rendre le choix plus facile.
Le marché de la formation est similaire à celui des startups quand Welcome To The Jungle est arrivé. A l’époque, il n’y avait pas autant de “grosses” startups françaises et beaucoup étaient relativement inconnues du grand public. Il fallait donner de la clarté aux candidat.e.s, comme il faudrait donner de la clarté à celles et ceux qui veulent se former.
🏗️ MVP
D’abord, choisir une cible. La formation est un domaine extrêmement vaste. Mon conseil serait de faire comme Welcome To The Jungle : au démarrage, les startups étaient ciblées en priorité. Ce n’est qu’au bout de plusieurs années que des entreprises plus établies et plus traditionnelles se sont mises à publier leurs offres sur WTTJ.
Je suggère d’adopter la même approche vis à vis des formations : se concentrer sur les “startups” des formations (Le Wagon, Ironhack, OpenClassrooms, Humind, etc.), leur proposer de faire du contenu pour elles, et leur apporter des leads. Plus tard viendront peut-être des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, mais elles ont moins besoin d’un service comme celui-là que les formations accélérées.
Avec le contenu vidéo, photo et rédactionnel, créer un site à la WTTJ qui référence les différentes formations, un moteur de recherche avec des filtres sur certains paramètres, et créer pour chacune une page vitrine avec un formulaire de contact.
Ce MVP peut être réalisé entièrement sans code selon moi, notamment en vous servant d’une solution comme Airtable ou Sheet2Site. L’occasion pour moi de vous présenter cette collection d’outils “no code” que j’ai découvert récemment :
100+ No Code Resources (en anglais)
💰 Business Model
Le business model est peut-être la seule chose qui pourrait différer de l’approche initiale de WTTJ sur le marché du recrutement. Je vois 2 possibilités :
Approche WTTJ : facturer le contenu (des packages comprenant X photos, X vidéos, X articles)
Facturer les leads apportés aux différents organismes de formation. Etant donné le prix de certaines formations, le Coût par Lead peut se chiffrer en centaines d’euros.
Ou les deux 😉 bien sûr !
Une option pourrait être de commencer à faire le contenu gratuitement vous-même (si vous avez quelques compétences et un appareil photo correct) et à seulement facturer du lead. Une fois devenu incontournable sur le marché, vous pourrez facturer plus de choses plus cher.
C’est la fin de cette 1ère édition de VOST. Si elle vous a plu et que vous voulez :
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